Avant de s'attaquer à l'épineuse question du « mariage pour tous », l'Assemblée nationale a autorisé vendredi l'ouverture du congé de « paternité » aux couples homosexuels dans le cadre de l'arrivée d'un enfant.
Désormais, ce congé « naissance » (11 jours ou 18 jours en cas de naissances multiples) bénéficiera à la personne vivant avec la mère (conjoint, pacsé, concubin) et cela indépendamment de son lien de filiation avec l'enfant. Le congé de paternité transformé en "congé de paternité et d'accueil à l'enfant" permettra donc au conjoint homosexuel de percevoir des indemnités journalières de la Sécurité sociale.
Alors que, depuis plusieurs semaines, un regroupement de maires organise la fronde contre le mariage gay, dont le projet de loi sera présenté mercredi en conseil des ministres, les députés réalisent ainsi l'une des promesses de François Hollande visant à étendre les droits des couples homosexuels. Les salariés gays et lesbiens savent pourtant qu'il y a encore du travail pour lever les tabous sur l'homosexualité en entreprise : "les salariés homosexuels prendront ce congé à condition que l'environnement au sein de l'entreprise soit favorable et qu'ils ne craignent pas de se rendre visible de leur hiérarchie", rappelle à Cadremploi Catherine Tripon, porte-parole de l'Autre cercle, la fédération nationale d'associations d'homosexuel(le)s luttant contre les discriminations.
Heureusement, un certain nombre d'entreprises privées et publiques n'ont pas attendu la loi pour ouvrir le congé naissance à tous les conjoints. L'Autre cercle a ainsi identifié une douzaine d'entreprises et de collectivités « en pointe » sur la question depuis plusieurs années. C'est le cas d'Eau de Paris, le pionnier en 2007, suivi par L'Oréal, Monoprix mais aussi la Ville de Lyon ou SFR, en septembre. Le ministère a en outre reconnu en octobre le droit systématique au congé parental pour les conjoints homosexuels du secteur de la police et de la gendarmerie.
Nathalie Alonso © Cadremploi.ff